Photoindex  
Dynamique, Diversité et Devenir  
 

Menu

 


 

 

La formation et l’évolution de la Garrigue liées à l’exploitation par l’Homme (de -9 ka à aujourd’hui)

La garrigue est le résultat de l’exploitation pastorale (pâturage et feu pastoral) des terres. L’évolution de la garrigue est donc liée à l’évolution des sociétés humaines.
 

L’impact des activités humaines sur l’ouverture du milieu (de – 9 ka à – 2 ka) [7,8]

 
A cette période, des migrants en provenance du croissant fertile, amenant avec eux espèces domestiquées et techniques d’agriculture et d’élevage, développent ces activités dans la région. Les besoins croissants d’espace pour ces activités obligent l’homme à dégrader la forêt. Il favorise ainsi l’ouverture du milieu. De plus, en perturbant le climax et les sols, il modifie la végétation, la forêt caducifoliée originelle évolue vers une chênaie mixte qui tend à devenir une chênaie d’Yeuses (cf. Fig.3). Dès la fin de l’antiquité, la garrigue va suivre une série de cycles de croissance et de décroissance liée aux grands épisodes de l’histoire anthropique régionale.


  •  

    De l’antiquité à nos jours : série d’oscillations qui créent une véritable mosaïque de paysages. [9-16]

     
    Le territoire des garrigues a été modelé en fonction des besoins humains. L’évolution de ces besoins a sans cesse redessiné, au cours du temps, une mosaïque de paysages mélangeant les pâturages (garrigue et prairie), la forêt et les champs de cultures (cf. Fig. 4).On n’observe plus au XXIème siècle les paysages qui ont existé, d’autant que depuis les années 1950, la transformation des garrigues amorcée, à partir de 1850, s’est accélérée avec l’intensification de la pression urbaine. Afin de comprendre l’évolution actuelle des garrigues, prenons comme exemple celles du Pic St-Loup.


  •  

    Un exemple de dynamique de la végétation et de l’organisation sociale de l’espace : les garrigues du Pic Saint-Loup. [13, 17-20]

     
    A petite échelle, on peut observer les conséquences des deux phénomènes majeurs qui influent aujourd’hui sur la garrigue: l’abandon et l’artificialisation des terres (cf. Fig. 5). A une échelle plus importante, et sur une cinquantaine d’années, on peut se rendre compte de l’impact des hommes sur le milieu. La redéfinition de la logique spatiale sur le domaine du Pic Saint-Loup, fondée sur l’abandon des activités traditionnelles et de nouveaux systèmes de mise en valeur et d’occupation des sols a entraîné une homogénéisation des terres (cf. Fig. 6/A.). Ainsi, l’agriculture locale des années 40 qui mélangeait activités pastorales, agricoles avec système de polyculture (cultures céréalières, viticoles et fourragères au dépend du Chêne blanc et vergers d’oliviers) et sylvicoles a disparu. Elle a été remaniée par l’arrêt des industries locales qui exploitaient le bois (fabrication du verre, élevage des vers à soie, distillation de l’huile de cade…) et une forte diminution des activités agro-pastorales, devenues non rentables, face au commerce international (cf. Fig.6/C.). Dès le milieu du 19ème siècle, cette région se tourne vers une monoculture de la vigne, et malgré une forte régression des vignobles entre 1988 et 2000, cette activité est encore la plus présente, valorisée aujourd’hui, grâce notamment à la mise en place d’un AOC en 2002 pour les nouvelles parcelles de vignes plantées sur les terrains difficiles. On se rend compte que la garrigue est un espace artificiel car créé et maintenu en l’état par les activités anthropiques et notamment les activités pastorales (pâturage et feu pastoral). Néanmoins, la garrigue a une dynamique naturelle, dans le sens où l’absence d’activités maintenant une végétation basse conduit naturellement à la fermeture du milieu. La garrigue que l’homme a permis d’établir grâce à l’exploitation du milieu tend à disparaître. Sa superficie diminue sous le joug de deux pressions : l’urbanisation et la forêt (cf. Fig.6/B.). Face à ces changements quel est l’avenir de la garrigue et comment arriver à concilier nos nouveaux besoins et la conservation de cet espace ?

  •  

  •  Retour  Suite


     

    [7] Heinz C. Evidence from charcoal analysis for palaeoenvironmental change during the Late glacial and Post glacial in the Central Pyrenees.
    [8] Pons A. et Quézel P. 1985. The history of the flora and vegetation and past and present human disturbance in the Mediterranean region. Plant conservation in the Mediterranean area, (ed. Gomez-Campo C.), 25-43.
    [9] Ecolodoc, 2007. Garrigue, une histoire qui ne manque pas de piquant. Editions Les Ecologistes de l’Euzière.
    [10] Ferre, P. 1977. Thèse : La garrigue nord-montpelliéraine et la croissance urbaine. Université Paul Valery-Montpellier III.
    [11] Les Ecologistes de l’Euzière, 2006. Points de vue sur la garrigue - 30 panoramas du Gard et de l’Hérault. Editions Ecologistes de l’Euzière.
    [12] MARTIN, C. 1987. Garrigues en Pays Languedocien. Editions Lacour Nimes.
    [13] Durand R. 1964. La Garrigue montpelliéraine, Essai d’explication d’un paysage.
    [14] Laval H. et Medus J. 1994. Palynological evidence for drier phases during the historical period recorded in the Etang de Berre lagoon, south-eastern France.
    [15] Andrieu-Ponel V, Ponel P, Bruneton H, Leveau P, De Beaulieu J-L. 2000. Palaeoenvironments and cultural landscapes of the last 2000 years reconstructed from pollen and coleopteran records in the lower Rhône Valeey, southern France.
    [16] Chabal L. 1997. Forêts et sociétés en Languedoc (Néolithique final, Antiquité tardive), L’anthracologie, méthode et paléoécologie.
    [17] Nespopoulous A. 2005. Dynamiques de la végétation et organisation sociale de l'espace, Impacts des pratiques pastorales sur la dynamique des garrigues du Pic Saint Loup.
    [18] Nespopoulous A. 2003-2004. Mémoire de maîtrise de Géographie, Relations entre la dynamique de la végétation et la gestion sociale de l'espace : les garrigues du Pic Saint Loup.
    [19] « Eloge du Pic St loup » Vincent bioules, Benoit Garrone, Les ecologistes de l’Euzière, édition écologiste de l’Euzière, 2009.
    [20] Barros V, Cluzet C, Darre I, Dore P, Gonzalez P, Ngassam N, Nikolic D, Rodriguez F, Roturier S, Vaudry R. 2006-2007. Etude Prospective pour le Plan d’Aménagement et de Développement Durable du SCoT « Pic Saint-Loup – Haute Vallée de l’Hérault ».