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La végétation dans la zone méditerranéenne après la dernière glaciation
Les changements de végétation fin-Würmien témoignent d’un réchauffement du climat. Le climat méditerranéen en place il y a 8000 ans BP permet l’établissement de la forêt méditerranéenne dont la dégradation est à l’origine des garrigues.
Les variations climatiques façonnent la végétation méditerranéenne [1,2]
La période allant du tardi-glaciaire au post-glaciaire est caractérisée par un changement climatique corrélé à un changement de végétation important(cf. Fig 1). De -15 ka à -9 ka, la mise en place d’un climat méditerranéen tempéré est favorable au développement d’une forêt caducifoliée. Au cours des milliers d’années, le milieu se ferme, restant, néanmoins, soumis aux aléas naturels.
Les aléas naturels favorisent l’ouverture de clairière.[3,6]
Des relevés polliniques montrent la présence de pollen d’herbacées et de ligneux se développant préférentiellement dans des milieux ouverts (cf. Fig.2) [3]. La présence de ces espèces démontre que la région n’était pas totalement fermée. On peut prétendre qu’elle était recouverte de forêts parsemées de clairières. De plus, on retrouve des traces d’animaux de milieu ouvert tels que des chevaux et des aurochs (correspondance écrite avec Serge Müller, MC à l’Université Montpellier II, ISEM). Ces espaces ouverts pourraient avoir pour origine des perturbations locales et naturelles comme les maladies, les grands herbivores et le feu. On peut faire un parallèle avec la situation actuelle pour appuyer cette hypothèse puisqu’aujourd’hui 4 à 7 %[5] des incendies sont causés par la foudre. De plus, des études de charbons de bois montrent qu’en Europe, l’importance des feux n’a cessé de croître depuis -12,3 ka. On note une période de recrudescence des feux entre -10 ka et -7,9 ka [6].
La forêt qui représente le climax dans une succession végétale n’est pas un stade définitif. En effet, des perturbations telles que le feu peuvent entraîner l’apparition de stades pionniers. Ils évoluent, sans perturbations, vers différents stades intermédiaires, où les strates se multiplient, jusqu’à atteindre à nouveau le stade climacique. Les stades intermédiaires qui présentent une végétation basse pourraient être apparentés à des « garrigues naturelles ».
Par la suite, l’homme, de part ses activités maintient les stades intermédiaires de la végétation, contre la dynamique naturelle du milieu, on parle alors de « garrigues ».
Suite
[1] Heinz C. Evidence from charcoal analysis for palaeoenvironmental change during the Late glacial and Post glacial in the Central Pyrenees.
[2] Heinz C. 1995. Les transformations du paysage végétal pyrénéen au cours de l’épipaléolithique et du mésolithique.
[3] Dubois G. 1946, Connaissance actuelle de l’histoire du peuplement forestier des montagnes françaises. Revue de Géographie alpine, Tome 34, n°1, P8, 57-68.
[4] Triat-Laval H. 1982. Pollenanalyse de sédiments quaternaires récents du pourtour de l’Etang de Berre. Ecologica Mediterranea, Tome VIII (Fascicule 4), 97-115.
[5] Le risque feux de forêt, http://www.prim.net/citoyen/definition_risque_majeur/introfeux.htm
[6] Les Ecologistes de l’Euzière, 2008. Le feu dans la nature, mythes et réalités. Editions Les Ecologistes de l’Euzière.
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